Cinq cents ans après le fameux ouvrage de Machiavel, chacun peut observer à quelle impuissance sont désormais réduits les princes qui nous gouvernent. On pourrait s’en accommoder si cette vacuité ne nous menait pas tous à l’abîme. C’est que, depuis Laurent de Médicis, à qui Machiavel avait dédié son œuvre, le monde a radicalement changé son cours. Désormais, la vraie menace qui pèse sur le Prince n’est plus le rival ou l’ennemi traditionnel, mais bien l’océan des imprévus, le raz-de-marée quotidien des événements qui emporte toute pensée politique dans son tumulte.